Ilana était l’une de mes meilleures élèves. Lorsque je l’aperçus dans la rue, je fus profondément bouleversée.
Que lui était-il arrivé ?

Ilana est une jeune mère de deux enfants. Pourtant, j’ai décelé sur son visage une profonde inquiétude.
- « Ilana, te sens-tu bien ? » lui demandai-je.
Elle me sourit, en guise de réponse.

Nous échangeâmes quelques mots anodins, mais juste avant de se quitter, je profitais de l’occasion et lui dis :
- « Ilana, tu travailles trop ! »

Le soupir qu’elle pousse en dit long.
En l’espace de quelques secondes, elle me raconta qu’elle occupait deux postes qui demandaient sa disponibilité du matin jusque tard dans la nuit.
Essayant de comprendre la situation, je lui demandais :
- « Comment fais-tu avec tes enfants ? »
- « Ils sont gardés par une baby-sitter. »
- « Te reposes-tu l’après-midi ? »
- « L’agitation ne me le permet pas ! »
- « Et comment tourne ta maison ? As-tu une femme de ménage ? »
- « Je n’ai pas d’argent à gaspiller… »
- « Mais que pense ton mari de la situation actuelle ? »
- « Il me prie de ne prendre qu’un seul travail ! »
- « Alors, qu’attends-tu ? »

Il est vrai que de nombreuses femmes travaillent, prennent sur elle le joug du gagne-pain pour permettre à leur mari d’étudier.

Malgré tout, le joug moral doit rester sur les épaules du mari, comme il l’avait promis le jour du mariage.

Le joug du gagne-pain est très lourd à porter et requiert des forces psychiques considérables.

Il est conçu pour les hommes au caractère solide et gâche le côté tendre et sensible de la femme.

La femme devra donc faire attention à ne pas devenir dure, soucieuse et tendue, car elle ne parviendra plus à jouer son rôle de maîtresse de maison. Elle aura dans ce cas plus perdu que gagné !