Chères amies, appréciez ces mots si forts provenant de notre ancêtre Moché Rabbénou : « Car cette loi que Je t'impose en ce jour, elle n'est ni trop ardue pour toi, ni placée trop loin. (…) Non, la chose est tout près de toi : tu l'as dans la bouche et dans le cœur, pour pouvoir l'observer ! » [1]. La Torah est accessible à toutes, ne demandant pas un certain niveau intellectuel ou des efforts surhumains pour la comprendre ou pour l’appliquer. Escortées par Ses messages extraordinaires et profonds, nous avancerons pas à pas vers Hachem, nous rapprochant de Lui et de Ses belles Mitsvot, en particulier celle de la Tsni'out.

Mais comment faire lorsque c’est dur, lorsqu’on sent qu’on a du mal à avancer, ou à se connecter ?

Hachem veut ton cœur ! [2]

Qui n’est pas émue lorsque Yossef se révéla à ses frères après 22 ans de séparation ? Qui n’est pas touchée de voir comment il s’adresse à eux avec tellement d’amour, en les rassurant, les voyant consternés ?  Puis « Yossef  tomba au cou de Binyamin et pleura, Binyamin aussi pleura à son cou. Il embrassa tous ses frères et pleura avec eux ».

De la même manière que nous vibrons chaque année pour cette scène si émouvante, si notre cœur pouvait battre pour la Tsni'out, ressentir l’émotion et la joie que d’être unie à Lui par le biais d’une action si concrète que de porter une jupe, un haut non décolleté, ou de se couvrir la tête pour une femme mariée ? Si l'on pouvait s’adresser à Hachem avec sincérité, Lui disant combien on L’aime et combien on voudrait bien avancer dans la Tsni'out mais qu’on éprouve encore des difficultés et s’Il pouvait nous aider à faire Sa volonté.

La force du chant 

Le Midrach nous enseigne que Séra’h, la fille d’Acher, annonça à Ya'acov que Yossef était toujours en vie en chanson afin que le choc ne soit pas trop fort. « Ya'acov but avidement ses paroles et se réjouit de la belle musique ». Il la bénit de vivre une longue vie, ce qui fut le cas puisque Sera’h vécut au temps de David et fut parmi les justes qui entrèrent vivants au Gan Eden [3]. À l’image de Séra’h, essayons d’ajouter de la mélodie dans nos vies afin de nous élever spirituellement. Notre voix féminine étant considérée comme une nudité d’après nos Sages, chantons de manière Tsanoua, c’est-à-dire pas devant les hommes sauf nos maris, pères, grands-pères, fils, petits-fils et arrière-petits-fils [4].

L’importance de la joie 

Lorsque Ya'acov apprit que son fils chéri était toujours en vie, « l’esprit de Ya'acov leur père revécut ». Rachi et le Rambam nous révèlent que grâce à la joie, il fut revitalisé spirituellement et que la Présence divine reposa de nouveau sur lui [5]. En effet, elle l’avait quitté à cause de sa tristesse croyant que son fils était mort. Rabbi Na’hman de Breslev [6] nous enseigne que « L’homme doit engager toutes ses forces afin d’être joyeux » et « surmonter et repousser de toutes ses forces la tristesse et la mélancolie ».

Dans le livre « Or’hot Tsadikim (Chaar Hasim’ha)», il est écrit que pour chaque Mitsva que nous faisons avec joie, nous recevons un salaire multiplié par mille ! Grâce à une jupe longue, à un haut discret aux bonnes encolures, à un maquillage léger, à un parfum délicat, ou encore à un comportement noble avec une pureté de langage, nous devenons millionnaires tous les jours amassant une richesse infinie !

« Et tu aimeras l’Éternel ton D.ieu de tout ton cœur et de toute ton âme » [7]

Rachi nous explique qu’au moment de la rencontre tant attendue entre Ya'acov et Yossef, Ya'acov récita le Chéma' Israël. Le Gour Arié demande : pourquoi spécialement à ce moment-là ? Parce que nos Sages se servent de chaque opportunité pour servir Hachem. Même lorsque Ya'acov était rempli de joie et d’amour en voyant son fils qu’il croyait mort depuis des années, il mit de côté ses sentiments personnels et offrit tout son amour pour D.ieu. Cette prière poignante est l’acceptation de la Souveraineté d’Hachem dans le monde : la base de toute notre croyance. En nous habillant de manière pudique et discrète, nous les femmes, acceptons le joug Divin. En nous parant fièrement de nos habits Tsnouim, nous sanctifions le matériel et dévoilons ainsi notre alliance éternelle avec le Roi du monde !

 

[1] Nitsavim (30 :12 - 14) 

[2] « Ra'hamana Liba Baé » (Guémara Sanhedrin 106)

[3] « Le Midrach raconte »

[4] Selon certains décisionnaires, c’est aussi permis devant les frères s’ils n’en tirent pas de plaisir.

[5] Rachi

[6] Likouté Moharan Taninia Torah 24

[7] Prière du Chéma' Israël