L’hôpital Ma’ayané Hayéchou’a de Bné Brak est devenu il y a quelques semaines un « lieu de pèlerinage ». D’éminents Rabbanim, des personnalités publiques, et de nombreux citoyens sont venus bénir Stéphane Stiyonov, un jeune homme de dix-huit ans et demie, qui souffre d’une forme rare d’hémophilie, et a voulu à tout prix finir le processus de conversion en effectuant la Brit-Mila, en dépit du grand danger encouru par une opération pour quelqu’un dans son état. « En dépit d’une étroite surveillance médicale, j’ai pensé quelques minutes avant l’opération qu’il se pouvait que je ne me réveille pas, a déclaré Stéphane qui a adopté le nom hébraïque de Yossef, mais j’ai vite écarté ces pensées, j’ai placé ma confiance en Hachem et dans l’équipe médicale. »

Les médecins, la mère de Yossef, et le reste de ses proches ont suivi avec une grande tension l’opération, qui aurait pu engendrer des complications. Rapidement, dès que l’intervention s’est soldée par un succès, la joie a éclaté dans les couloirs de l’hôpital. Yossef a réalisé son rêve, il est devenu un « Juif Cachère », comme il le dit.

L’histoire de Yossef commence au début des années 2000, lorsque sa mère Sarah, fille d’une famille aisée de Bulgarie, décida d’explorer le monde et de « chercher le bien ».

« Je possédais deux voitures, une maison, des employés, beaucoup d’argent et de vêtements, mais je n’étais pas satisfaite, relate Sarah. Je voyageais dans beaucoup de pays pour des séjours de courte durée, mais je ne trouvais aucune réponse à mes questions. La première fois que je suis arrivée en Israël, j’ai soudain ressenti un lien avec le Saint béni soit-Il. »

En 2008, Sarah est montée en Israël et a immédiatement entamé le processus de conversion. Deux ans plus tard, son jeune fils Stéphane l’a rejoint, il a commencé à apprendre la langue et la culture locale. Il a été contraint de faire tout cet apprentissage à la maison, en raison de la grave maladie dont il souffre. « J’ai été la plupart de ma vie en soins intensifs, hospitalisé, je prenais des médicaments et souffrais de douleurs dans tout le corps qui me rendaient la marche difficile. J’étais la majorité du temps assis dans un fauteuil roulant, c’était très dur », relate Yossef.

Au fil des ans, il commence à se rapprocher du judaïsme et à fréquenter pendant de longues heures la Yéchiva du Rav et Mékoubal David Kook de Tibériade, ville où réside sa mère. « Je me suis engagé à accomplir plusieurs Mitsvot, et, depuis, j’ai vu mon état médical s’améliorer, relate Yossef avec émoi. J’ai vu des miracles qui ne correspondent pas au cours naturel des choses. Mon professeur n’a pas cru que j’avais arrêté de prendre des médicaments, car je n’en avais plus besoin. Les saignements ont cessé, j’ai commencé à marcher. Soudain, tout s’est prodigieusement amélioré. »
 

Aucun médecin ne voulait prendre le risque

Il y a deux ans environ, Yossef décide de changer de religion et d’unir son destin à celui du peuple juif, et au terme du processus, il doit subir la Brit-Mila. Lui et sa mère commencèrent à rencontrer des médecins dans divers hôpitaux du pays, mais sa demande se heurte à un refus général en raison des risques médicaux inhérents à la maladie rare dont il souffre. « Ils m’ont dit qu’il était préférable que je vive comme Goy plutôt que de mourir en Juif, raconte-t-il. Aucun d’entre eux n’a voulu prendre ce risque. Je leur ai répondu que je préférais vivre une seconde comme Juif, plutôt que toute ma vie comme Goy. »

Après que toutes ces tentatives se sont soldées par un échec, Yossef s’est adressé au Rav Kook qui l’a mis en contact avec les meilleurs praticiens, et à leur tête, le professeur Ouriel Martinovitz, qui a fondé le centre national de coagulation à l’hôpital Tel Hachomer. Malgré les nombreux examens que Yossef a dû subir, il n’a pas baissé les bras. « Comment puis-je céder au désespoir ? Le Saint béni soit-Il me guérit de ma maladie après 17 ans où j’étais malade, j’ai vécu des miracles surnaturels, comment pouvais-je désespérer ? »

Le professeur Martinowitz a recruté une équipe de médecins qui ont surveillé de près l’opération à l’hôpital Ma’ayané Hayéchou’a.

« Je suis l’homme le plus heureux au monde, a-t-il déclaré joyeusement. On a pris un très grand risque et aujourd’hui, j’ai reçu la preuve qu'Hachem m’aime. »