La semaine dernière, une amie m’a raconté une histoire qui m’a prise au cœur, retournée comme une crêpe, puis laissée avec une profonde réflexion.
Un petit chiot, abandonné par ses anciens propriétaires sans la moindre cérémonie – juste balancé sans vergogne par la portière arrière d'une voiture (oui, comme un vieux sac de pommes de terre, sauf que là, c’était un être vivant, apeuré et tremblant) – a été trouvé, seul et perdu.
Mon amie, choquée mais pas du genre à rester les bras croisés, a tout de suite réagi. Elle a posté un message dans un groupe WhatsApp local, celui des Français de Tibériade.
Et là… magie.
La solidarité a opéré. En moins de temps qu’il n’en faut pour cuire un falafel, une famille s’est proposée pour accueillir le toutou. Le petit a trouvé un nouveau foyer. Juste comme ça. Grâce à un message, à une chaîne de cœurs.
Mais c’est la conversation qui a suivi avec mon amie qui m’a vraiment bouleversée.
On parlait de la Mitsva (commandement) de ne pas causer de souffrance aux animaux – un principe de base de la Torah, un rappel à la conscience humaine : ne pas fermer les yeux devant la détresse, quelle que soit la forme qu’elle prend.
Et là, mon amie me lâche une phrase. Une bombe douce. Une vérité nue.
« Un cœur ne peut pas aimer certaines créatures d’Hachem et en mépriser d’autres. Un cœur aime ou il n’aime pas. C’est tout. Pas de demi-mesure. »
Boom.
Pas de zone grise. Pas de « j’adore les gens mais ceux-là, non ». Non. Aimer, c’est un tout. C’est une direction intérieure. C’est choisir d’ouvrir les vannes ou de les fermer. Pas de robinet à moitié ouvert.
Et moi, dans tout ça ?
On croit souvent qu’aimer, c’est naturel. Mais en réalité, c’est un muscle. Un état d’esprit. Une décision qu’on renouvelle chaque jour. Aimer vraiment, c’est un art martial de douceur.
Parfois, mon cœur devient sélectif. Il aime ceux qui me ressemblent, ceux qui me renvoient une image flatteuse, ou ceux qui… ne me sortent pas trop de ma zone de confort.
Mais si je veux grandir, alors il faut que je travaille mon cœur pour qu’il ne devienne pas un club privé, avec parfois un petit coin réservé aux chiots abandonnés !
Ce chiot, cette histoire anodine du quotidien, a fait fondre les murs autour de plusieurs cœurs : il mérite bien une double ration de croquettes !
La Maman de Sheyna





